Son volume très simple lui confère une grande force dans un contexte urbain d’entrée de ville, encadré par la Loire et les falaises minérales de l’ancienne carrière Misery. Aussi, nous avons choisi de conserver ce parallélépipède intact et de mettre en valeur sa structure Hennebique qui fait de lui un bâtiment remarquable.

L’ambitieux programme implique une intervention lourde sur la zone centrale, les espaces Est et Ouest étant, quant à eux, entièrement préservés. Ainsi libérée de tous points porteurs, la salle de spectacle est équipée d'un gradin mobile et modulable et d'un équipement scénique bi-frontal.  

L’entrée par l’ouest, sous le porte-à-faux de l’époque, est théâtrale grâce à la conversion de l’ancienne salle des machines en salle d’exposition. Un escalier, dissimulé à la manière d’un décor de théâtre, permet de déambuler dans ce grand volume en offrant des points de vue choisis sur les œuvres exposées. Il dessert le vestiaire et le bar au R+1. 

La spécificité de ce projet réside dans ce possible retournement des espaces sur l’extérieur qui multiplie les usages et incite à l’appropriation. Les volets qui protègent les ouvertures de la façade Sud soulignent la particularité de l’édifice : ils s’ouvrent vers l’extérieur. Ainsi un auvent léger vient protéger les usagers quand la salle s’ouvre sur toute sa largeur et toute sa hauteur, face à la Loire, qui devient le décor de fond de scène. 

L'espace est très flexible et polyvalent grâce à de grands rideaux et des gradins mobiles, faciles à manipuler, qui permettent de nombreuses jauges et configurations. 

• 600 places assises avec une scène bifrontale
• 450 places assises avec une scène traditionnelle. L’espace libéré par les gradins mobiles permet d’agrandir les coulisses et loges.
• 1 000 places debout. Les gradins sont rangés et libèrent un vaste espace entièrement libre. 
• Salle ouverte sur l’extérieur, face au paysage et à la Loire. 

Cette flexibilité et cette polyvalence se retrouvent sur le parvis extérieur, vaste espace laissé libre aux représentations et aux étages supérieurs avec les programmes annexes qui voient la réalisation de salles modulables équipées de parois amovibles sur rails (salle de répétition, salles polyvalentes, salles de réunion…).  

Avec ce projet, le CAP devient un vaste équipement moderne et évolutif. Sa scène pourra recevoir des artistes nationaux et internationaux. Quant à ses nombreuses salles, dédiées aux associations du quartier, elles permettent son intégration dans le tissu local. Ses façades, dont la trame du XIXème siècle est intégralement restituée, sont habillées de parois tantôt vitrées, tantôt opaques en aluminium anodisé blanc. Elles reflètent le paysage environnant en un flou gaussien subtile faisant de ce bâtiment un équipement moderne à l’échelle des ambitions de la métropole nantaise. A la fois mémoire d’un passé industriel de pointe et équipement culturel d’ambition nationale et local, ce bâtiment s’adapte aux différentes échelles d’usage pour continuer à traverser le temps.  

Matérialité

À l’image du Stéréolux, sur l’île de Nantes, nous avons décidé d’afficher l’histoire du bâtiment et de mettre en avant sa structure en béton ainsi que les marques du temps qu’elle porte. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les poteaux poutres exposés offriront une présence matérielle brute et texturée, rappel du passé industriel du site.
Pour équilibrer cette matérialité, l’aluminium anodisé et le verre, posé en applique intérieure sur la structure, apportent une touche élégante en adéquation avec la nouvelle vocation du lieu.

Frugalité